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30 novembre 2021 : Journée franco-allemande de l’économie, rencontre bancaire franco-allemande

30 novembre 2021 : Journée franco-allemande de l’économie, rencontre bancaire franco-allemande

A l’occasion de la Journée franco-allemande de l’économie, retour sur les rendez-vous tenus par Nicolas Théry, président de la Fédération bancaire française (FBF) et Christian Sewing, président de la fédération des banques allemandes (Bankenverban – BdB), avec différentes autorités françaises. Ils ont abordé les enjeux communs des secteurs bancaires français et allemand, notamment la transposition de Bâle et la finance durable.

Les secteurs bancaires français et allemand ont tenu à rappeler l’importance d’une transposition des accords de Bâle qui tienne compte des spécificités de leurs marchés et leur permette d’être aux côtés de leurs clients pour financer leur développement. Les présidents des deux fédérations sont revenus sur la solidité et la résilience de leurs modèles bancaires, prouvées notamment par la crise sanitaire, par leur capacité d’accompagner, dans une période exceptionnelle, les citoyens et les entreprises.

Le financement de la transition écologique et numérique est un enjeu majeur et doit se faire dans des conditions qui préservent l’autonomie stratégique de l’Europe. Il implique de très lourds investissements – 330 Md€ / an pour la transition écologique et 125 Md€ / an pour le numérique selon la BCE – que les banques européennes doivent pouvoir financer. C’est pourquoi il est important de ne pas créer de déséquilibre concurrentiel avec les autres zones économiques, par une augmentation des exigences de leurs fonds propres qui contrarierait l’autonomie stratégique de notre continent et freinerait sa capacité à aller de l’avant.

La proposition de la Commission européenne publiée le 27 octobre 2021 contient des mesures d’allègement réglementaires reconnaissant les spécificités européennes. Ces mesures d’allègement sont malheureusement temporaires, ce qui handicapera à plus long terme le financement de l’immobilier résidentiel, des entreprises non notées (essentiellement des PME), et de la banque d’investissement.

Comme détaillé dans le communiqué de presse de la FBF du 27 octobre 2021, « Dans le cadre du processus de négociation qui durera plusieurs mois, la profession bancaire continuera à échanger avec les autorités européennes pour proposer des solutions techniques de transposition conformes à ces objectifs, et pour faire évoluer le texte initial de la Commission européenne qui comporte plusieurs pistes intéressantes, mais qui soit sont temporaires soit ne bénéficient qu’à certaines communautés bancaires. »

Sur le sujet de la finance durable, cette rencontre a permis de rappeler le rôle précurseur du secteur dans la lutte contre le changement climatique, et sa volonté d’être une solution importante dans la transformation de l’économie. Alors que l’UE a décidé de s’appuyer également sur le secteur financier pour y parvenir, les banques s’imposent déjà comme la solution principale.

Toutes les grandes banques françaises et allemandes ont adhéré à la Net Zero Banking Alliance et soutiennent les Principes pour une banque responsable pour rendre concrets leurs engagements. Par ailleurs, concernant l’émission d’obligations vertes, 4 banques françaises sont dans le Top 15 mondial et 78% des banques privées allemandes alignent activement leurs portefeuilles sur les objectifs de l’accord de Paris. Enfin, concernant l’exposition des banques françaises dans le secteur de l’énergie, en 2020, alors que le financement du charbon ne représente plus que 2,1Md€ de leur portefeuille corporate, celui du renouvelable a atteint plus de 44 Md€, une augmentation de 68% en quatre ans.

Ces résultats sont encourageants, et nous devons conserver les moyens d’accélérer. Pour réussir le financement d’une transition inclusive, la taxonomie européenne doit bien inclure justement ce qui aide la transition et non se réduire à ce qui est « déjà green ». Elle doit aussi inspirer l’ensemble des zones géographiques, pour que l’attitude ambitieuse de l’Union européenne, qui est la bonne, ne devienne pas un boulet dans la concurrence avec à des continents qui préfèrent être moins exigeants.

La FBF, avec ses homologues européens, reste mobilisée afin que le secteur bancaire européen puisse continuer à financer efficacement l’économie de notre continent.

A lire également, une tribune de Nicolas Théry, président de la Fédération bancaire française (FBF) et Christian Sewing, président de la fédération des banques allemandes (Bankenverban – BdB) parue dans Les Echos le 28 décembre 2021 : « Climat et numérique : les banques françaises et allemandes seront au rendez-vous ».

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